vendredi 26 décembre 2008

Les remontants














C’est par le goût et l’odeur de l’eau que les saumons retrouvent leur rivière natale ; mais c’est le petit peuple des Remontants qui les guide dans les passes à poissons que les hommes ont installées le long des barrages.









crayon
avec rehauts de gouache
sur le grand cahier de Louis.

dimanche 7 décembre 2008

La dernière vigne

C'était la dernière vigne de Chanteuges. J'y suis monté l'autre jour avec Roger, sur la colline de Parou. Bien tournée au sud, abritée du vent du nord, c'est une longue bande de terre sombre plantée de ceps plus que centenaires pour une partie d'entre eux. Il a déjà déplanté les échalas, il n'y aura plus de vendanges. De celles que suivaient des tablées joyeuses dans la grange, des visions de gamins s'amusant à fouler le raisin de leurs pieds nus. Sur la colline, il me montre les terrains qui portaient la vigne, avant… presque toute la colline en fait, et aussi les chambées qui montent à l'assaut du rocher de Chanteuges et les terrains au-dessus de la voie ferrée. Chaque famille avait sa vigne, travaillée à la pioche, puis à la fraise ensuite, avec la mécanisation. Il a vu son grand-père porter le fumier dans sa hotte, sur des terrains accrochés à la pente, au dessus de Tatevin. Il me montre aussi le banc où Marie-Jo et lui s'asseyaient après le boulot, pour casser la croûte, avec devant eux ce paysage magnifique de la vallée de l'Allier, qui emmène le regard le long de la rivière puis de colline en orgues basaltiques jusqu'à la cime de la Durande.




vendredi 14 novembre 2008

Nuit bleue



















Lee Miller, photographiée en 1930.
un modèle pour la nuit?


La nuit bleue, c'est la nuit de pleine lune…

samedi 8 novembre 2008

Automne

La torche vive des fayards s'est allumée dans la vallée, faisant paraître l'ombre plus dense, qui s'assoupit dans les combes. La montagne, bête repue, se couvre d'un pelage fauve.

vendredi 7 novembre 2008

La nuit de Chanteuges


Au moyen Âge, la nuit revêt souvent "l'apparence d'un personnage allégorique qui se tient près du personnage principal. Ainsi dans la "Prière d'Isaïe", du Psaultier de Paris (xe siècle), Nyx apparaît sous les traits d'une femme revêtue d'une robe violette et portant un flambeau renversé. Au-dessus de sa tête auréolée de bleu nuit flotte un voile qui symbolise la voûte du ciel nocturne. Les couleurs manifestent la présence de la nuit qui au Moyen Âge n'est pas représentée en noir, mais en bleu. Un bleu foncé, mais un bleu qui se distingue nettement du noir. D'ailleurs n'utilise-t-on pas le terme "bleu nuit"? longtemps les tableaux pour représenter la nuit vont contenir des éléments symboliques. Dans une enluminure due au Maître des Heures de Boucicaut et à un collaborateur, Saint Christophe est représenté penché à la porte d'une maison, une lanterne à la main. Seuls la lanterne et le ciel étoilé suggèrent l'obscurité.
Depuis l'époque carolingienne, tous les miniaturistes placent la croix de la Crucifixion entre le soleil et la lune. La mise au tombeau des Très riches heures du Duc de Berry comporte un éclairage crépusculaire avec la lune. Le même manuscrit possède un splendide nocturne dans l'arrestation de Jésus avec un semis d'étoiles piquetant un ciel bleu pétrole et peut-être au-dessus de l'auréole du Christ une étoile filante qui remplace la lune.
Les nuées de la nuit constituent un premier essai pour matérialiser l'obscur. Elles apparaissent, cachant le soleil et la lue de part et d'autre de la croix lors de la Crucifixion dans plusieurs tableaux dus au Maître des Heures de Boucicaut.[…]…le peintre découvre l'ombre et ses vertus picturales et tend vers le réalisme en rendant le tableau plus sombre, en marquant les contrastes entre l'ombre et la lumière, en cachant ce que la nuit dissimule. Au XVe siècle, le Songe de Constantin, fragment de La Légende de la Croix, dû à Piero Della Francesca et une enluminure due au Maître du Livre du Cœur d'amour épris qui représente Amour remettant à Désir le cœur de René D'Anjou endormi illustrent bien ce propos. Dans les deux cas un dormeur portant un bonnet de nuit et, située dans le tableau, une source artificielle qui procure la lumière : un ange rayonnant vers Constantin, une veilleuse en bas sur la droite qui fourni un éclairage rasant."
Souce : La nuit au Moyen Âge , Jean Verdon

dimanche 5 octobre 2008

La vigne dans le Haut-Allier

J'étais, à la fin du mois dernier, invitée à exposer mes quelques dessins dans le cadre du salon de l'habitat à Langeac.
J'ai, pour cette occasion, rassemblé des textes concernant la vigne en Haut-Allier et les fameuses cabanes. Source : pays d'Art et d'Histoire, remerciements à Maryline:-)



L’implantation et l’extension d’un vignoble auvergnat remonterait au Moyen Age avec la multiplication des monastères désireux de produire le vin de messe. Les seigneurs, eux aussi, font cultiver autour de leur château des parcelles de taille variable.
C’est à partir de la Révolution que la culture de la vigne trouve un nouvel élan sur l’ensemble du territoire national, en raison d’une nouvelle répartition des parcelles.
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le nombre de ceps ne va cesser de croître là où la vigne peut s’implanter.
Dans le canton de Langeac, on passe de 382 ha en 1813 à 6885 en 1880.
L’arrêt de cette expansion est brutal, en raison bien sûr du phylloxéra arrivant aux portes de la Haute-Loire en 1878, mais aussi de la guerre de 1914-1918 qui vide les campagnes de ses hommes.

Les tzabones
Elément emblématique du passé viticole, les «tzabones» ou tonnes de vigne, sont ces petites constructions qui fleurissent dans le paysage.
Cette petite cabane de vigne, habitat secondaire et temporaire du vigneron, sert à entreposer un peu de matériel et à s’abriter en cas d’intempérie. Certains vignerons, souvent trop loin de leur maison, peuvent y prendre leur repas et se réchauffer.
Le vigneron a quelquefois enrichit sa cabane d’arbres fruitiers, d’un jardin potager et d’un puits attenant. Les cabanes de vignes sont, en effet, un lieu important de sociabilité et d’échanges. Bien souvent les vignerons, leurs familles et leurs amis s’y réunissaient les dimanche après la messe et les jours de fête.
L’architecture de cet édifice reprend les techniques et les matériaux des maisons de pays.

L’abri-pigeonnier
De plan quadrangulaire, on rencontre ce type de cabane de vigne sur l’ensemble du Haut-Allier. Comprenant deux niveaux et une toiture à une seule pente, elle comporte un pigeonnier à l’étage, accessible au moyen d’une échelle. Le premier niveau ne sert souvent qu’à entreposer du matériel.
Les raisons d’élever des pigeons sont variées. C’était tout d’abord l’assurance de se procurer pendant une partie de l’année de la viande. Mais surtout, on cherchait à les attirer parce qu’ils fournissaient l’engrais le plus fertilisant, la colombine ou fiente de pigeon qu’on récoltait dans les pigeonniers.
Afin de protéger les pigeons des carnassiers, des dispositifs sont établis pour empêcher l’escalade des murs : des enduits lisses, voire des corniches en pierre taillée.

L’entrée des pigeons se faisait par des fenêtres percées dans la partie supérieure des murs. Les ouvertures de la grille d’envol étaient prévues pour le passage des pigeons et empêcher celui des prédateurs.
Le mur dépasse la toiture sur trois côtés, créant ainsi à l’intention des pigeons une zone à l’abri des vents.

La colline de Parou, soir d'été.


(huile 90cm x 64cm)

dimanche 28 septembre 2008

1 rivière, 7 ruisseaux, 3 châteaux…

…sont à Prades, terre de confins, terre de limites, terre d'échanges. Mais où est la pierre de Chanterelle?



MA m'écrit :
"J'apprécie toujours autant votre site, vos dessins et j'apprends beaucoup de choses ... notamment le nom des 7 rivières!
La sanguette ... c'est amusant comme nom, j'imagine que vous en connaissez le sens? Il s'agit d'une préparation à partir du sang d'une volaille. Quand on tue un coq, on prépare préalablement une assiette creuse avec la la mie de pain émiettée dedans, on rajoute de l'ail, sel, poivre, et on arrose la préparation avec le sang du coq en le répartissant le mieux possible. On beurre alors une poêle et on passe la préparation à feu vif, comme pour une omelette ou plutôt une pachade (quid?) on retourne et une fois rissolée des deux cotés, on sert la préparation. C'est délicieux. (Question? Qui tue le coq?)
Pour la recette éventuelle de la pachade, ce sera pour la prochaine fois!"

Dans l'église Saint-André de Prades

le motif du rinceau de vigne en grisaille date du XVe iu XVIe siècle, période pendant laquelle les Bertrand étaient les seigneurs vignerons de Prades. En effet, à partir de 1590, l'église ne dépend plus de Cluny et passe sous l'influence des seigneurs locaux (inhumés dans l'église?)

Le portail de l'église Saint-André de Prades


Journée de dimanche passée à visiter Prades avec le Pays d'Art et Histoire. Croquis, rencontres et découvertes…
Merci à tous
ps : à revoir en photos sur le petit diaporama du 27 juillet

jeudi 28 août 2008

Signalétique des sentiers de Haute-Loire

En ce jour d'été finissant, je souhaite rendre hommage à l'effort de signalétique opéré à l'entrée des chemins par nos amis touristes et/ou randonneur(se)s impénitents ou non. Il est en effet à peu près impossible de se promener désormais en Haute-Loire – et ailleurs, j'imagine :-( – sans rencontrer ces petits signes de cellulose froissée et parfois marquée de brun qui indiquent à coup sûr le bon chemin, traces que des Petits Poucets quelque peu incontinents ont laissé de ci de là. Mais à la différence des cailloux de Poucet, qui comptait bien revenir sur ses pas, ils semblent au contraire signifier qu'on ne reviendra jamais là, que la chose — le paysage, la promenade, l'espace du chemin — a été consommé, digéré et déféqué, qu'on est passé depuis à un autre espace de consommation et que ce qui peut désormais advenir du pays, de ses promeneurs habituels et futurs n'a plus aucune importance, aucune signification. C'est du moins ainsi que je le ressens, même si je sais bien courte la vie biologique de ce petit bout de papier blanc ou rose, mais il prend à ces endroits la force d'un crachat.

À l'automobiliste qui s'arrête précipitamment au bord de ce chemin, qui par sa quiétude même lui a semblé destiné à servir de wc public, alors qu'il est la route que suivent nos pas vers plus de liberté et d'espace, plus de territoire imaginaire, plus de géographie et plus d'amitié; à la randonneuse qui pense que l'hygiène élémentaire lui impose de s'essuyer sitôt après et de déposer cette étrange obole bien en vue sous les yeux de tous ceux qui sont pourtant venus là pour voir bien autre chose, à ceux qui signalisent ainsi les plus beaux sites du Haut-Allier comme les plus modestes (petits bois de pins, sentiers de bords de rivières, chapelles romanes érigées en plein ciel) prouvant par là qu'ils ont bien su résister au syndrome de Stendhal*, à tous ceux-là, je voudrais dire que si le papier toilette, après tant de siècles d'essuiements sommaires, si ce papier-là leur est devenu à ce point indispensable, qu'ils ont sûrement dans leur sac ou dans leur voiture un sachet de plastique dans lequel le glisser, avant de le déposer dans un lieu qui serait, lui, une vraie poubelle et nous laisser un peu rêver, un peu en dialogue avec la beauté, un peu en alliance avec notre géographie, sans ce rappel permanent de ce qu'il y a de plus ordinaire dans l'humanité et somme toute, de plus merdique.

*Le syndrome de Stendhal est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations chez certains individus exposés à une surcharge d'œuvres d'art. Cette perturbation est assez rare et touche principalement des personnes trop sensibles. Ce syndrome fait partie de ce qu'on peut appeler les troubles du voyage ou syndromes du voyageur. Ce syndrome est appelé ainsi à la suite de l'écrivain français Stendhal qui a vécu une expérience similaire lors de son voyage en Italie, à l'étape de Florence. Il écrit alors : « J'étais arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »Stendhal n'a rien fait pour s'en prémunir puisque s'asseyant sur un banc de la place, il lut un poème pour se remettre, et vit que ses visions empiraient à la lecture de cette somme de culture ambiante dans les lieux : il fut épris et malade à la fois de tant de profusion.

vendredi 1 août 2008

Visages

Deux photographies extraites du livre «instants de Haute-Loire» de Jean-Paul Galland.
Et ce texte de Pierre Jourde dans «Pays perdu» : «On n'échappe pas comme ça à la tante Léontine. […] Elle appartient comme Joseph, comme l'arrière-grand-père, à l'une des deux peuplades, celle des Mongols : le visage large et rond, aux pommettes et aux arcades sourcilières marquées, les yeux bridés. Dans la robe blanche qui peine à faire le tour de sa carrure puissante, la couronne des épousées sur le crâne, elle figurerait aussi bien, avec le même naturel, sur la photographie d'un mariage à Oulan-Bator dans les années 40. D'ailleurs il suffit de grimper sur un kilomètre la butte qui commence derrière sa maison, et la steppe se déploie. Il n'y a plus que les ondulations de l'herbe et des troupeaux.
Le petit homme, à côté d'elle sur la photographie, a disparu depuis longtemps […] Son visage sec, sans largeur, au grand nez osseux, décelait l'autre espèce, celle des sarrasins, avec leurs yeux charbonneux et leur peau mate.»

Ici dans la vallée, plutôt des celtes, l'œil bleu…

La digitale et son bourdon

dimanche 27 juillet 2008

L'église Saint-André de Prades (II)

Le pont du moulin de Saint-Arcons



Juste à côté, imaginez un beau pré sur lequel on a dressé des tables, versé du vin dans les verres et quatre musiciennes jouent et chantent. Et puis la Fioule roule ses eaux, ses ors et ses joyaux, et cent mille verts scintillent sous le grand ciel lavé de la veille. C'est un dimanche d'été, c'est en Haute-Loire et nulle part ailleurs.
Plaisirs agrestes, joies de village, accolé à ses voisins, les fesses calées sur le même banc, partageant la béatitude des panses pleines, de l'air léger, du grand espace du champ, de la fraîcheur de la rivière où l'on a calé les bouteilles de vin de Limagne entre deux cailloux.

Le lézard du jour…


…sur une porte, au Puy.
C'est un lézard très ancien, puisque j'ai peint ce lézard sur cette photo en 1987. Il est curieux, avec le recul, que ce soit précisément une photo prise au Puy-en-Velay, ville où j'allais peu souvent (j'étais alors étudiante aux Arts-Déco de Paris) et puis ce lézard vert, comme une prémonition de ce que serait un jour ma vie ici, en Haute-Loire…
En bref, j'ai toujours aimé les lézards!!!

mardi 24 juin 2008

samedi 24 mai 2008

vendredi 16 mai 2008

Rajouté quelques lignes d'un texte de Pierre Jourde à mon texte sur La Margeride

Chanteuges illustrée


C'est une visite de BQ qui m'aura permis d'ouvrir les yeux sur cette évidence de l'omniprésence du livre sur le site de l'Abbaye de Chanteuges. Pour preuve, n'ai-je pas profité de mon arrivée ici pour revendre ma télé et consacrer depuis mes soirées à des lectures près de la cheminée? Certes il n'y a pas vraiment de librairie à moins de 40 km à la ronde et je le déplore, mais pourtant, inexpliquablement, je me trouve sans cesse confrontée à des problèmes d'envahissement de livres qui explosent les étagères, se répandent sur les tables, montent aux étages et recouvrent peu à peu l'espace.


Ce moine, ce Saint Jérôme photographié par BQ himself, qu'il a nommé frère-au-livre, sculpté sur une stalle de l'église et qui tient sous son bras un livre, aurait du m'alerter, car sa discrétion même, sa position retirée à l'aile gauche de l'autel, sournoise, ne le rend que plus dangereux… Surtout qu'il a son pendant de l'autre coté de l'allée, un Saint-Pierre de même facture qui outre sa clé, tient à la main, bien évidemment, un livre. Celui-ci est un livre de compte, bien sûr, mais moi-même je ne fais rien d'autre que dessiner sur un livre de compte, un ancien registre de l'hôpital de Langeac de 1858.
Etait-ce pour
conjurer le sortilège des livres ou pour le sceller plus étroitement encore, je ne sais, mais celui que je tiens à considérer toujours comme un ami, s'emparant de mon livre-registre-carnet de dessin, ce livre-là que l'esprit des lieux m'a conduit à écrire moi-même ou plutôt à dessiner car je ne saurais guère écrire…, s'emparant donc de ce livre, dis-je, le posa derrière l'autel, sur un grand pupitre liturgique en chêne, là ou trône, habituellement, le Livre, rejoignant par là d'autres livres, nés il y a bien longtemps des circonvolutions de mon esprit et préfigurant ces liens entre le livre et l'Abbaye dans lesquelles je me trouve prise à présent, comme en une invisible toile d'araignée, mais est-ce que tel n'était pas mon destin, comme écrit mot pour mot dans un livre inconnu?




mardi 13 mai 2008

Le lézard du jour (II)…

…rejoint ici la longue cohorte des ecrabouillés, des amalgamés au bitume, des réduits à 2 dimensions : crapauds en rut, serpents et orvets se réchauffant à la route, chiens, chats et renards en maraude, martres et hulottes, lapins, souris, hérissons, oiseaux de toutes espèces, dont les tripes sanglantes, les poils et les plumes arrachées marquent le goudron par places. Est-ce ma condition de cycliste qui m'amène à cette compassion pour ces sinistrés-là du trafic auto, car si pour eux on ne s'écarte carrément jamais, pour le cycliste on ne s'écarte pas toujours et souvent même, argument suprême : «on ne l'a pas vu»,
c’est à dire qu'on a pas voulu voir
, pas plus que le mulot effaré, le flâneur à vélo, «segment de rien, une incarnation du zéro sur le gris de l'asphalte et qu'au cœur de ce rien se tient mon anéantissement probable, tout cela rend, à chaque sortie, l'irruption de la mort possible.[…] Parce qu'aujourd'hui, ce qui compte pour beaucoup, c'est la hâte, compulsive, pour rien, la vitesse pour se remplir et combler le vide.»
Agnès Dargent, "Echappée", chez Cheyne éditeur, 2000

vendredi 9 mai 2008

le vol du milan au dessus de l'Abbaye / dessin en cours

Les dégrilleurs hydrauliques sont conçus pour le nettoyage des grilles en amont des centrales hydroélectriques. Prévus pour un montage et un entretien hors d'eau, ils ne nécessitent pas la mise à sec du canal. En version mobile, la largeur à dégriller n'est pas limitée. Ils sont constitués d'un "pied" mécano-soudé, d'un "bras principal" et d'un "bras râteau" manoeuvrés par des vérins hydrauliques.
La version mobile se compose d'un chariot entrainé par un moteur hydraulique.

FONCTIONNEMENT :
Au repos les deux bras sont repliés. À la mise en service, le bras râteau se déplie, puis le bras principal descend jusqu'à ce que le râteau arrive au fond de la grille. Le râteau s'applique alors sur la grille et monte jusqu'au réceptacle à déchets.
Le dispositif de commande automatique est déclenché soit par une minuterie réglable déterminant la fréquence de fonctionnement, soit par un système détectant le colmatage des grilles. Chaque cycle peut aussi commander chaque mouvement désiré par l'intermédiaire d'une boite à boutons.

DISPOSITIF DE SÉCURITÉ :
La centrale hydraulique est protégée par les contrôleurs de niveau et de température ainsi que par un relais thermique pour le moteur pompe. Chaque défaut coupe l'alimentation électrique du dégrilleur jusqu'à l'intervention humaine. Tous ces défauts sont signalés par des signaux lumineux ou sonores, qui peuvent être transmis à distance. En cas de blocage, le dégrilleur se déplace à la station suivante. En version fixe, il s'arrête, sa remise en service nécessite une intervention humaine. Dans les deux cas, le blocage est signalé par un voyant.

lundi 28 avril 2008

Ce que Luc voit du train…


…et qu'il m'a envoyé en écho à mon petit diaporama…

Son site

dimanche 27 avril 2008

lundi 21 avril 2008


Ces images qu'on fait défiler par la vitre du train, un voyage de Paris à Langeac

samedi 19 avril 2008

Margeride

Par la vitre de la voiture, la Margeride, noyée de pluie. Cet espace existe, puisqu'on le parcourt… improbable territoire pourtant, grand navire échoué dans une anse du ciel, fait de milliards de brins d'herbe et de mousse, de millions de cailloux de granit remués un à un et dressés en mur pour séparer le tien du mien, distinguer chaque héritage, chaque parcelle, et puis centaines de croix taillées, amers du chemin et chemins qui vont à Compostelle. Milliers de mains qui remuèrent ces pierres, taillèrent ces croix et s'usèrent sur ce bout de terroir, à vouloir que cette terre et pas une autre leur donne ce que l'on nomme le pain quotidien, et ce n'était rien de plus, une survie dans la parenthèse qui t'envoie de la naissance à la mort, mais traçant le sillon maître bien comme le veut la pente, laissant pour mémoire ce pinceau de frênes bordant la pâture, cette rase où l'eau brille, faisant naître de leur peine dans "ces prés d'un drap égal sans fougère ni genêt"*, un peu de seigle, à peine d'orge, moins de froment. Et toutes ces nuits à recevoir les étoiles en pluie, les cieux immenses, le regard qui porte loin. Margeride on dit de toi que tu serais un désert, toi qui fut source d'hommes, toi dont les monuments portent tant de noms. Tous ceux-là qui furent, est-ce qu'ils crient encore dans ton ciel, des cris lumineux comme des champs d'étoiles ou bien des rumeurs dans le vent, masses de brumes accrochées à la dévalée des prés que le genêt envahit?

*Henri Pourrat

«Comme tout le monde, je me laisse aller à croire que ce pays a été vraiment lui-même dans le passé. Je dois m'avouer que c'est une illusion. En même temps que, de promenades en randonnées et de récits en rencontres, j'essayais de le trouver, d'en dresser la carte, j'avais toujours, même si je l'ignorais, déjà commencé à le perdre. Pourtant, lorsque j'y pense à présent, tout en me reprochant de tenir à un lieu, je finis par comprendre que se recueille encore là, peut-être cette bizarre qualité : le sentiment même de la perte, dans toute sa douloureuse intensité. Pays perdu, alors, parce qu'il demeure l'un des rares où l'on peut s'égarer, s'enfoncer dans des lieus sans direction et sans signification, des espaces de pure usure? Car ce n'est pas une mythique jeunesse que l'on cherche en lui, pas de fondations ni de rénovations. Pas la haute antiquité, non plus, la noble mémoire? Pas de grande histoire ici, de riche folklore, de gisement de contes. On sent partout la vieille lutte de l'homme contre la déperdition et la sauvagerie, si intime que les lutteurs sont devenus indistincts, doubles agrippés l'un à l'autre.»

Pierre Jourde, Pays perdu, L'esprit des péninsules, 2003

lundi 24 mars 2008

Poème de l'arbre, par Guillevic.(I)

Poème de l'arbre, par Guillevic. (II)

Printemps 2


«…les amandiers en fleur sont des astres de plein jour.»
François Graveline, l'Invention du Massif central ed. du Miroir, 1997

vendredi 14 mars 2008

Accumulation de preuves concernant l'arrivée du printemps

Toutes ces preuves ont été récoltées dans la forêt de Pourcheresse

samedi 23 février 2008

vallée de la Desges

Au soleil couchant, la vallée est orange et bleu, bleu sombre teinté de mauve en ses ombres… je repense alors à Vincent van Gogh, qui disait qu'avec ces seules deux couleurs, orange et bleu, on peut peindre le monde.

jeudi 21 février 2008

Un bonheur incommensurable…

Les yeux mis-clos dans le soleil… de longues minutes à regarder couler la Fioule… à quelques pas, le chien jappe après l'écume. C'est bien là que j'ai toujours voulu être, près des arbres, près de la rivière, près des champs, de l'herbe, de la terre, des feuilles mortes. «Une émotion comme l'amour» disait Courbet, – qui m'étreint au bruit du radier dans cette douceur de fin d'hiver-. Je n'ai jamais eu envie fort comme aujourd'hui de peindre les cent mille verts du paysage, depuis ceux teintés de rouge, et ceux teintés de brun jusqu'à ceux teintés de mauve et ce vert argent de la rivière. La lumière comme une langue lèche et pourlèche ces merveilles. Le chien va et vient, se roule sur le sol. je me lève et nous rentrons. Il y a à ce moment une telle empathie au monde, quelque chose en moi qui prie.

mercredi 20 février 2008

Assise devant l'église, à Chanteuges


Avec le grand cahier de Louis, je m'assois juste devant la porte de l'église, à califourchon sur le mur et je dessine, au crayon, pas trop vite, ce qui est devenu mon monde, depuis un peu plus d'un an que je vis ici, au "château", à l'abbaye, sur le rocher et que je vois, de là, le bourg, la voie ferrée, les calades, les jardins, les oiseaux (dont ces 2 hérons dont je sais qu'ils vivent dans ce coude de la Desges, un peu cachés par les saules).