
C'est une visite de BQ qui m'aura permis d'ouvrir les yeux sur cette évidence de l'omniprésence du livre sur le site de l'Abbaye de Chanteuges. Pour preuve, n'ai-je pas profité de mon arrivée ici pour revendre ma télé et consacrer depuis mes soirées à des lectures près de la cheminée? Certes il n'y a pas vraiment de librairie à moins de 40 km à la ronde et je le déplore, mais pourtant, inexpliquablement, je me trouve sans cesse confrontée à des problèmes d'envahissement de livres qui explosent les étagères, se répandent sur les tables, montent aux étages et recouvrent peu à peu l'espace.

Etait-ce pour conjurer le sortilège des livres ou pour le sceller plus étroitement encore, je ne sais, mais celui que je tiens à considérer toujours comme un ami, s'emparant de mon livre-registre-carnet de dessin, ce livre-là que l'esprit des lieux m'a conduit à écrire moi-même ou plutôt à dessiner car je ne saurais guère écrire…, s'emparant donc de ce livre, dis-je, le posa derrière l'autel, sur un grand pupitre liturgique en chêne, là ou trône, habituellement, le Livre, rejoignant par là d'autres livres, nés il y a bien longtemps des circonvolutions de mon esprit et préfigurant ces liens entre le livre et l'Abbaye dans lesquelles je me trouve prise à présent, comme en une invisible toile d'araignée, mais est-ce que tel n'était pas mon destin, comme écrit mot pour mot dans un livre inconnu?


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