mardi 18 décembre 2007

Écrit en route

17h40, sur le Deves : le froid vif ; la nuit qui rentre dans les yeux. Et au ciel, l'étoile polaire déjà haute.
22h30 : la lune comme un gros quartier de mandarine accroché à la cime des arbres.

samedi 8 décembre 2007


Mercredi dernier à Saint-Arcons…

mercredi 5 décembre 2007

haute-Loire

Fin de l’automne : révolus les temps où la vallée était tissée d'or, abolis les embrasements soudains des fayards pris dans les rayons du soleil. Gel, tempête, pluies ont jeté leurs feuilles à terre. Là, sur le sol, elles ne donnent plus aux forêts que ces reflets de cuivre terni, dans le tremblement d'un jour qui décline de plus en plus tôt.
Ce sont ces feuilles-là, m'a dit Thérèse, qui réunis dans le tissu de la coussère servaient de couchage aux paysans du Mézenc jusque dans les années cinquante.

«En ce moment elles frésillent sous nos pieds. La Sophie a bien écouté leur musique. Elle a attendu qu'elle soit parfaitement sèches! et le soleil est de la partie. Un jour idéal pour faire la feuille! Dès l'après-midi, au pied des grands hêtres centenaires, les râteaux vont entrer en danse. Les belles feuilles couleur de rouille seront entassées. Et les faînes avec soins, ôtées. Et les petites coques, écartées. Et les brindilles, au loin jetées.
Ce soir ou demain, les toiles bises à carreaux bleus des coussères auront fini de sécher sur le fil. L'Eva fermera de quelques coups d'aiguille l'ouverture de leur ventre gonflé de feuilles frémissantes. Et cette nuit-là, se confondront un peu les remous de nos rèves et le bruit des feuilles écrasées par nos corps haut perchés.»

Aimée Bard
Ils étaient d'un autre temps Ed. Dolmazon
Pour revenir aux épierreurs : une légende, une rumeur, peut-être même seulement un souffle qui se perd dans le vent, un simple soupir dans le murmure du monde, une parole née du silence et qui y retourne, prétend, donc, qu'ils avaient caché une phonolithe dans une abbaye du Val d’Allier, oui, une pierre qui chante et qui saurait raconter leur histoire…