samedi 24 décembre 2011
L'Homme est-il un prédateur ou une proie?
Parfois je me demande si l'homme est vraiment au fond de son être le super-prédateur qu'il voudrait, jusqu'au délire comme l'ont posé en théorie toute puissante les Nazis et leurs «penseurs»… Est-ce que tout cet orgueil devant la nature n'est pas fait pour oublier qu'à l'origine, il fut une proie pour les bêtes mieux armées de dents et de muscles que lui-même.
Et si seul ce souvenir atroce expliquait sa peur constante, peur de manquer, peur d'être dépossédé, cette nécessité dans laquelle il est d'accumuler pour se rassurer sans cesse.
Un prédateur ne se soucie pas d'accumulation : il a faim il choisit une proie la dévore et puis s'endort… Mais l'homme vit dans cette inquiétude permanente, celle des proies, sans cesse aux aguets, peur d'être bouffé par : sa femme, les voisins, le patron le collègue l'étranger… Il est capable d'accumuler comme l'avare, mais aussi comme le très riche qui même prodigue, ne saurait consommer sa fortune, cette fortune qui fait des zéros sur des relevés de compte qu'il ne regarde plus.
“La Théorie des Transmissions Moïques pouvait s’organiser autour d’un ‘trauma’ infantile de l’espèce, d’une expérience primordiale réprimée ; les persécutions endurées par les premiers hominidés survivaient, enregistrées dans un fond latent de l’espèce ; ces expériences avaient influé sur l’évolution du cerveau et aussi sur l’agencement de la culture en tant que célébration du passage de la proie au prédateur (…) ; ce trauma originel – qui ne transformait pas les hommes en assassins, ainsi que le décrivait Freud dans Totem et Tabou, mais en victimes – expliquait la fascination des hommes à l’idée de devenir des prédateurs, leur instinct guerrier, leurs aptitudes à la violence.” Pola Oloixarac, “Les Théories sauvages”
Vertige basaltique 1