lundi 12 décembre 2022


 « Bonjour, alors on dessine? Ouhlala vous dessinez pas la gare quand même : c’est moche ! » Même pas vexée : je me sens d’humeur pédagogique. Oui je dessine des gares, des maisons de garde-barrières et tutti quanti. La gare d’Arlanc est magnifique, elle a aujourd’hui par ce temps maussade l’exacte harmonie de gris bleu qu’il faut pour se marier au ciel du jour.
« Un bleu pisseux » dit la dame. Son abri de quai, ses encadrements de brique, ses aiguillages, son entrepôt, sa lampisterie et jusque aux bancs de bois adossés au bâtiment voyageur, tout concourt pourtant à sa beauté archétypale de « gare rurale d’une certaine importance ». (Secrets ferroviaires d'auvergne et un peu au-delà.)

 

Le destin des maisonnettes dans les campagnes est d’être habitées, en résidences principales ou secondaires, d’être relouées ou vendues après l’automatisation des barrières
ou la désaffection des lignes. À l’exception de quelques-unes, placées au mauvais endroit, trop isolées. La maisonnette ci-dessous, mal née entre la route et la carrière, n’a jamais trouvé preneur, sauf dans le cœur d’un garçonnet accueilli dans une famille du coin. Il la regarde comme idéale et console, par son rêve d’enfant pauvre, la porte murée d’un baillon de parpaing. (Secrets ferroviaires d'auvergne et un peu au-delà.)