vendredi 28 août 2009

Attente en gare de Brioude


D'une attente hier en gare de Brioude, il résulte ce croquis (+ informatique).
Paraphrasant un photographe célèbre, je pourrais dire : pourquoi dessiner? Pour voir à quoi ressemble le monde lorqu'on le dessine…
Voici ce qui reste quand tout a été récupéré : le sacré, l'épique, le beau… même l'anecdotique et le fugace, autrefois proie des artistes, fait à présent les beaux jours de la pub. Il ne reste que le banal, né d'un regard qui ne cherche presque pas d'objet, comme dernier bout d'île déserte où aborder pour vivre nu.

Un texte de Rilke :
"Et finalement, les uns se résignent et vont vers les hommes pour partager leur travail et leur sort, pour servir, aider et s'employer en quelque façon à l'élargissement de cette vie, tandis que les autres, qui ne veulent pas délaisser la nature perdue, la poursuivent et essaient, conscients, en concentrant toute leur volonté, de s'en rapprocher comme ils l'avaient pu, sans bien le savoir au temps de leur enfance. On a compris que ces derniers sont les artistes, les poètes ou les peintres, les musiciens ou les architectes, solitaires dans le fond, qui, en se tournant vers la nature, préfèrent l'éternel à l'éphémère, les lois les plus profondes aux mobiles passagers et qui parce qu'ils ne peuvent pas persuader la nature de prendre part à eux, se donnent pour tache de la saisir pour s'insérer eux-mêmes quelque part dans ces puissants enchaînements."

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