vendredi 23 novembre 2007

mardi 20 novembre 2007

mercredi 7 novembre 2007

une balade derrière chez moi, du bourg de Chanteuges à la Bretagnole


C'est une promenade qui part juste derrière la maison. Le voyage de 1000 lieues commence par un pas, dit le Tao-to-king. Ce premier pas commence là, au tournant de la calade, celle dans laquelle poussent les figuiers de Barbarie et où se pressent les hirondelles de rocher, celle de toutes les calades du village qui sait le mieux garder la chaleur du jour et la rendre au soir, vers les 6 heures en automne, alors que le soleil est passé derrière la colline et qu'on sent sur les pierres tièdes encore l'haleine de la journée écoulée. La falaise comme un grand calorifère restitue ce qui fut ; si les pierres ont cette mémoire, que ne peuvent-elles conserver en elles? (au moins tout le savoir des épierreurs… voir auprès d'Émile Duchemin si il ne s'agit pas là d'une de leurs bibliothèques).
Il faut marcher jusqu'à la gare — enfin, l'ancienne gare, le train ne s'arrêtant plus à Chanteuges depuis 1978 – passer la voie, tourner à gauche, s'engager dans le chemin qui monte de plus en plus rudement, dans les pierres éboulées que les motos vrombissantes et rageuses bouleversent chaque fois un peu plus. Mais ce jour-là on sera seul dans l'ombre du sous-bois, un chien aboiera au loin, un geai surpris s'envolera en jetant son cri de gond rouillé. En bas, l'eau ruisselle sur la pierre, au dégel c'est presque un ruisseau, mais plus haut c'est le bois de pin, le granit sec, la myrtille et peut-être quelques ceps, à découvrir avec patience comme un trésor.
La route à présent. Elle va jusqu'à Chirac et la vue sur la vallée de la Desges y est toujours vaste et belle et le vent vif. Il y aura bien là en octobre sur ses bords quelques noix tombées à ramasser, à serrer dans sa poche pour les déguster un peu plus tard. Passées les quelques maisons de Chirac, le chemin remonte à droite et grimpe au Pic de Crouzat : toujours de beau pins sylvestres et les terres labourées de Franck et Sylvie. Puis de petits bois de chênes, ombreux, pentus. Là sous la feuille, peut-être la girolle, le pied-de-mouton, entre deux mousses, dans le clair d'un rai de soleil.
Ensuite on pourrait continuer tout droit, longer la vallée, remonter sur l'échine de la Margeride, franchir avec elle tout l'espace jusqu'aux Cévennes, descendre au bord de la Méditerrannée, puis de là l’Afrique, le tour du monde!
Mais pour l'heure, on prend ce chemin à droite, on s'emploie à tracer cette simple boucle, cette promenade d'une après-midi. Les premières maisons de Bretagnolle sont déjà là. Peut-être Marie-Thérèse nous offrira-t'elle un verre de son vin de pays, aigrelet, fruité, couleur de prune noire. Le vin nous rendra bavards, dans la petite cuisine, entre les photos en couleur des neveux de Langeac et les photos sépia des anciennes fenaisons, qui montrent la jeune femme en robe claire qu'elle était alors et les bœufs qui tiraient la charrette. Temps révolus et pourtant si proches, une ou deux générations de femmes à peine, le temps de quelques rides, d'une démarche un peu moins sûre, de gestes un peu plus précautionneux. Reprenant le chemin, l'air frais d'octobre nous dégrisera. Et soudain, levant la tête, nous verrons passer une troupe de grues, bien en éventail comme des cyclistes dans le vent, cap au sud, leur long corps impeccablement tendu, leurs ailes battant puissamment l'air. Elles vont en Afrique. La Montagne écrit aujourd'hui qu'elles ont un gps dans la tête. Elles ont sans doute un peu plus que ça et quand elles passent, c'est la beauté même.
Le retour, la vue sur la plaine de Langeac, puis Chanteuges accrochée à son rocher de basalte et cet ultime coup de rein, contraction de cuisse et de mollet qui nous hisse par les pierres inégales jusqu’à la Vialle.

dimanche 4 novembre 2007


Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule

APPOLINAIRE, ALCOOLS

Il y a toujours ces poèmes de Guillaume Appolinaire quand je marche en automne « mon automne éternel, ô ma saison mentale…»

samedi 3 novembre 2007

Il y a, dans la callade, une boîte aux lettres qui me regarde d'un drôle d'air…
(un clin d'œil à Véronique/Galota qui sait si bien trouver des "bonhomme bonhomme" (éd. Thierry Magnier, collection tête de lard).
Il faut dire que même les facteurs sont bizarres ici.
(photo prise le 30 septembre, alors que Générik vapeur avait investi les rues du Puy : le messager bleu faisait ce jour-là une tournée un peu particulière ce qui semble réjouir les dames au fenêtres).

lundi 29 octobre 2007

vers le Mourre de la Gardille


Tellement touchée par cette idée, remonter la rivière à dos de poisson jusqu'au Mourre de la Gardille (où l'Allier prend source, comme chacun ne sait pas…) qu'il m'a fallu dessiner la chose…

jeudi 25 octobre 2007

œil pour œil


Bernard m'a envoyé cette image à « fourrer » dans [mon] blog, « comme commentaire de ton galet peint à moins que ça ait à voir avec le saumon altiligérien, emblème du petit peuple des "remontants" qui campe depuis si longtemps dans mon imaginaire dans l'attente d'un voyage à pied "pour de vrai", qui parti de Brioude - au moins- le verrait remonter jusqu'au Mourre de la Gardille… Sur les traces de ceux qui il y a si longtemps revinrent ici - où pourtant ils n'étaient jamais venus auparavant, comme on revient à une source - soit en chevauchant des poissons soit portés au creux d'une moule d'eau douce …

Était-ce au tout début ou au commencement ?… au tout début plutôt, encore avant les épierreurs, quand le tout était sous l'eau !

Au début quoi !

Bises. BQ.»

mercredi 17 octobre 2007

Mais pourquoi ces gens prennent-ils la route pour une poubelle?
Bien pire sur la route de Saugues car plus de passage ; la Gravière de Chanteuges, que l'été parsème de détritus divers… Monsieur et madame Rien-à-foutre-des-autres sont passés par là.

vendredi 12 octobre 2007


Le mythe d'Orphée nous commande de ne pas nous retourner, afin que la mort ne vainque, mais nous nous retournons toujours. Ainsi le fais-je, au milieu de mon âge, pour m'apercevoir combien tant a changé. Sans nostalgie, car à peine ai-je connu ces choses et dans mon ignorance d'enfant, d'adolescente, je ne pouvais imaginer qu'elles fussent si près de s'en aller pour toujours, poussées par l'irrésistible mouvement que nous-même imprimons au monde : les dernières chaumines au sol inégal de terre battue, que la fumée boucane, que seule une porte sépare de l'étable. Les dernières charretées de foin dans lesquelles, nous les gamins, nous nous jetions depuis la fenière, le dernier lait cru versé dans le pot et payé d'une pièce de 1 franc. Et ces petits bars-restaus de village où vous accueille une vieille dame vêtue d'un tablier bleu sur une robe sombre, qui part dans sa cuisine pour faire passer le café. Ce café qui est chaud, qui délasse et que l'on boit en regardant à travers la buée de la vitre l'automne roussir le vieux massif.
(Toutes choses qui à présent sont entrées dans l'invisible, dans le regard de l'ange, le regard très doux de ceux qui savent qu'il ne sert à rien de hâter les destins).

jeudi 4 octobre 2007

Les hirondelles ont quitté le clocher, bergeronettes et rouges-queues restent seuls maîtres de la place.

mercredi 3 octobre 2007

mardi 2 octobre 2007

Automne

« La nature, après s'être montrée pimpante et joyeuse comme une brune qui espère, devient alors mélancolique et douce comme une blonde qui se souvient ; les gazons se dorent, les fleurs d'automne montrent leurs pâles corolles, les marguerites percent plus rarement les pelouses de leurs yeux blanncs, on ne voit plus que calices violâtres. Le jaune abonde, les ombrages deviennent plus clairs de feuillage et plus foncés de teintes, le soleil, plus oblique déjà, y glisse des lueurs orangées et furtives, de longues traces lumineuses qui s'en vont vite comme les robes traînantes des femmes qui disent adieu. »
H. de Balzac, Les paysans, chapitre VII

lundi 1 octobre 2007


Generik'vapeur
Du très urbain, un rock bien crade et saturé, beaucoup de bière et de bruit, voilà qui change des processions!

jeudi 27 septembre 2007

Le chemin de Saint-Julien


Ce dessin, je l'ai fait sur le très beau chemin qui va de Bourleyre à Saint-Julien et que j'appelle le chemin de Saint-Julien. Il vous emmène entre les frènes et les merisiers, presque au faîte de la vallée et de là-haut vous déploie tout un petit monde. La pointe noire tout au fond, c'est la roche aguda, en son sommet la chapelle de Rochegude ; L'Allier se tortille dans sa vallée, un pont de fer l'enjambe ; la ligne de chemin de fer passe à côté de la route, sur un pont de pierre entre les piles duquel se tiennent les maisons. À gauche, on voit la chapelle Sainte-Marie, l'ancienne chapelle du couvent des Chazes. La route qui va du village à la Chapelle, passant le pont, est celle de la procession annuelle qui porte la belle vierge en majesté en robe bleue tenant l'enfant en robe rouge.
Bordée par la falaise basaltique, cette route continue jusqu'au Pradel, jusqu'en bord d’Allier, sur un banc de gravier d'où j'écoute le bruit de la rivière, menu et vif lorsqu'elle s'écoule sur les galets, accompagné d'un clapot plus lourd au franchissement du radier.


Devant, à droite, les jardins si bien travaillés dans lesquels il y toujours des jardiniers l'été que je salue en passant à vélo et à gauche, justement la route d'où j'arrive depuis Chanteuges et qu'emprunte, sur mon dessin, un petit car de la Maison Joubert, transportant des touristes venus faire du canoë dans les gorges.

Haute-Loire : le chemin des nuages


Suite à l'appel véhément exprimé par mon ami Bernard (voir commentaires de « une balade au soleil…», me voici amenée à vous présenter La photo du chemin des nuages (tiens c'est presque sa date anniversaire) qui effectivement ce jour-là partait bien -le dit chemin- des environs du rocher de Bounou. Pour y accéder plus commodément, une échelle avait été installée. Cette fameuse échelle, nous la retrouverons à plusieurs reprises et dans plusieurs lieux. A t'elle été mise là par ces Épierreurs dont il est souvent question au hasard du web?
(Comme sur cette page consacré à la Trace 2002 sur le Mézenc : légende des Epierreurs)

En tout cas, il est avéré qu'on la retrouve à Polignac en juin 2006, ainsi que l'année suivante. L'année 2006 est d'ailleurs une année faste pour l'échelle, puisque présente au rocher de Bounou, à Polignac, elle est aussi visible en septembre sur le Mézenc (à noter qu'à chaque fois il est question de ces fameux épierreurs…).

Existe t'il une communication mystérieuse entre Bounou et Polignac, avec des débouchés sur le Mézenc? et ce par le chemin des nuages? Ces hypothèses sont en tout cas prises très au sérieux par le professeur Emile Duchemin. Quant à moi, je remarque que l'accès au chemin par les échelles ne se situe que dans des lieux exceptionnels, généralement des éminences (Polignac, Bounou) toutes situées dans le Massif central pour l'instant, même s'il semble que certains voyageurs aient retrouvé trace du passage des Épierreurs jusqu'en Ecosse…

dimanche 23 septembre 2007

Une balade au soleil, du basalte au granite, de chapelles en villages…

Il y a quelques jours, mon ami Luc est passé me voir à Chanteuges et je l'ai emmené faire, depuis le matin, une belle et longue balade dans le coin. Le départ est à la Chapelle des Chazes, bijou de pierre enchâssé dans la roche (1), entre rivière et falaises. J'ai fait le dessin de la balade, un peu à la façon de mon ami Bernard Debelbeiss (les Carnets d’Archibald, ed. Chamina), sans tout à fait son talent, bien sûr… Le chemin passe au Pradel, prendre à gauche un sentier caillouteux et bordé de ronces qui monte bien. Il débouche dur la route de Prades à Vergues. Descendre à droite sur Prades (2). A Prades, on lève bien le nez pour admirer la grande falaise basaltique qui domine la plage, passé le pont, il faut continuer tout droit le long de la Seuge, emprunter un bout de la route, puis en pleine côte, prendre le sentier à droite (3). Ce sentier se transformera en sente assez raide en s'élevant au dessus de la rivière, pleine des crottes de la martre et du renard et fortement ravinée par les pluies de l'été. À la chapelle d’Estours (4), ce fut le temps d'un casse-croûte sorti du sac, puis le sentier descend pour passer la Seuge sur un petit pont et remonter jusqu'à Cubelles (5). Là, un beau robinet d'eau potable pour remplir la gourde! On marche alors sur le vieux plateau granitique, bien venté ce jour-là, avec ses cultures et ses pâtures et ses chaos, comme au rocher de Bounou.
À Charraix (fresques dans l'église, croix à boules), on sort un peu du village et à droite, direction le Mas (6) (c'est marqué) ; après les maisons, le sentier s'enfonce dans la forêt, suivre le balisage jaune pour arriver à Légal (7). Ne pas poursuivre sur la petite route, mais prendre à droite et longer la dernière maison. Le sentier descend dans les sous-bois, passe près de la cascade et rejoint Saint-Julien-des-Chazes (8). Très bonne fontaine municipale à Saint-Julien, on est arrivé! il n'y a plus qu'à traverser le pont sur l’Allier et retrouver La Chapelle au bord de sa petite route 500m plus loin. Compter 5 à 7 heures pour cette sortie … le temps de manger les mûres et de faire les photos :-)



lundi 17 septembre 2007

jeudi 13 septembre 2007

jeudi 6 septembre 2007


Le 28 août, passant par Clermont-Ferrand, je suis rentrée au musée pour une exposition sur les insectes. J'ai noté tout aussitôt sur mon calepin, avoir vu :
Le petit mars changeant
dont les écailles de l'aile sont tantôt mauves, tantôt brunes, selon l'angle de vue*
(phénomène optique : ses écailles sont striées de minuscules plis qui renvoient à l'œil une seule longueur d'onde, donc une seule couleur, par diffraction de la lumière).

L'hoplie bleue, dont j'avais vu cet été une éclosion telle au bord de la Desges, qu'on aurait dit des fleurs de myosotis dans un champ.
D'autres beaux coléoptères, dont :
- l’Oréine très belle, rayée de rouge ;
- l’Oréine magnifique, comme un bijou de cuivre.
La Cétoine splendide, que l'on ne peut voir car elle vit dans les frondaisons des arbres et n'en descend jamais.

* « en fait, il n'y a de perception qui ne se modifie à chaque instant » Henri Bergson, La pensée et le mouvant.